vendredi 30 janvier 2015

Parlons CDI, oui, mais parlons critères aussi ! Chapitre 1 - La discrétion

Aaaah, ce moment fatidique où un recruteur vous demande de parler de vos défauts...
On aimerait tant que ce dernier soit séduit par nos innombrables qualités et en oublie d'en venir à...ce qui fait de nous un être à part.
Comme dans un mariage, passée la Lune de Miel, les défauts et les petites manies de l'autre font irruption dans le quotidien. On appelle ça l'épreuve de réalité.

Pour en revenir au recrutement d'une personne qui justement fera partie du quotidien, l'entreprise, le recruteur, va définir des critères dits "rédhibitoires".
Les critères rédhibitoires en lien avec les compétences ne sont pas très difficiles à détecter. On teste, on fait des contrôles de références.
Qu'en est-il de ceux liés à la personnalité du postulant ?

En RH, il en est un qui est non négociable: le critère de la discrétion. 

Rien de tel en effet qu'une personne qui parlerait à tort et à travers pour plomber un projet, faire avorter un recrutement, ou pire, se mettre une organisation salariale à dos et engendrer un risque juridique.

Tiens, et là, comment pourrais-je parler de ma discrétion professionnelle ? Devrais-je raconter des anecdotes ? Mais ce faisant, en acceptant justement de parler de l'indicible, ne ferais-je pas preuve d'un manque de discrétion vis-à-vis d'un précédent employeur ?

Mais bien entendu comme je suis discrète je ne raconterai pas d'anecdotes. En revanche, je vais me mettre à table et évoquer mon cheminement en la matière.


Et m...
Partons d'une de mes qualités : je suis sociable. 
J'apprécie les machines à café, prendre des nouvelles, voire boire un verre après le travail.
 Et là vous commencez à frémir...si, si, je vois vos sourcils se froncer.
Parce qu'on sait que l'autre nom de la machine à café, c'est Radio Moquette.



Non, pas confortable
Être RH, c'est à la fois être l'ami et l'ennemi, dans l'esprit d'un salarié.
 Position "ami": "Allo RH bobo" "Mon chef n'est pas sympa" "J'ai trop de travail"
Position "ennemi" : "Les RH nous embobinent" "Quid de ma mobilité ?" "On a volé mon ancienneté"

 Autant le dire, aucune des deux positions n'est vraiment confortable.

OMG j'aurais du me coiffer plus discrètement ce matin

Être RH, c'est aussi parfois être TRÈS courtisé. parce que supposé détenir toutes les informations sur le devenir de quelqu'un.
Je me souviens d'un moment de grand changement où j'étais une Rock Star : impossible de faire un pas sans être accostée très discrètement par un salarié inquiet pour sa place dans la nouvelle organisation.
Gasp.

ALORS COMMENT JE M'EN SORS ?    

 1- L'écoute active : écouter en opinant, reformuler les propos de l'inquiet, demander des éclaircissements. Généralement ça éteint le début d'incendie. Sinon, lui dire qu'on en parlera à "Chef" (oui, "Chef" est parfois un bon bouclier) et se cacher les fois d'après, ce qui nous amène à la solution suivante.

2- L'art de la dissimulation : le poteau dans la cour, l'angle sombre, à une heure où tout le monde n'est pas en pause (technique de la pause décalée). Sinon il y a la réunion importante, là, maintenant, tout de suite, oui, à midi...

3- La technique du coq à l'âne : changements de sujet à 180°, passer de la négociation salariale aux activités du week-end dernier, une gymnastique très vivifiante, et la perspective joyeuse de devoir passer pour un hurluberlu ou une incompétente (remballe ton ego et tais-toi !)

4- La fuite : rester entre RH dès que possible, c'est plus reposant, mais un peu restreint à mon goût.



Pas simple, mais autre petite confidence : en fait je trouve cela assez ludique.



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